Scène Nationale; Macon / dans le cadre du festival Art Danse

Un peu après le mitant de la pièce, la littéralité du titre apparaît dans toute sa logique. Horizon court vers l’horizon. Une longue ligne lumineuse blanche toute droite au fond qui aimante irrésistiblement les danseurs comme vers… l’horizon. Avant, après un prologue de coup d’orage dans le noir total, les quatre interprètes en une gestuelle ralentie et concentrée tiennent le bas de cour sous la présence vaguement menaçante d’une énorme boule à facette. A jardin, un musicien et une chanteuse. La danse s’amplifie, les danseurs se répartissent sur tout le plateau, s’accélérant fouaillé par une musique pulsatoire très présente jusqu’à ce que tout retombe dans le noir percé des fins éclats de la lumière reflétée par la boule. L’horizon survient donc et voilà la danse qui s’ordonne, par accumulation jusqu’au quatuor quand, des cintres tombent une constellation de boules à facettes. L’image est saisissante. Le groupe va retrouver sa gestuelle lente initiale, cette fois en haut de scène, et avec une manière de sérénité, comme si l’espace clairement défini avait pacifié les corps.

A noter,
Le jeune musicien Grégoire Terrier dont la composition crée une atmosphère puissante mais surtout permet à la jeune chanteuse tahitienne Ory Minie de développer un talent tout à fait remarquable.

Une référence,
Cet Horizon vient assez logiquement prendre sa place dans le parcours de Philippe Ménard. Après Héroïne (2015) où Asha Thomas explorait en solo l’univers du show comme révélateur de soi, le bref Rock (2016) conçu pour l’espace public, débarrassait le show de son atmosphère nocturne pour n’en garder que les attitudes. Horizon mêle les deux (le show et l’attitude) en récupérant l’espace et la nuit. A ce titre, il s’agit bien d’une pièce charnière pour Philippe Ménard